ENTREMONT ALLIANCE Tout faire pour éviter le dépôt de bilan
Inquiets de la situation et lassés d'être sous-payés, les éleveurs Entremont Alliance s'associent et visent la mutualisation nationale des excédents.
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En mai et juin, Entremont Alliance paie le lait 205 €/1 000 l en Bretagne, soit un différentiel de l'ordre de 38 €/1 000 l par rapport aux laiteries voisines. La dette de l'entreprise s'élève à 375 M€ et la déprime persistante des marchés ne laisse augurer aucune amélioration. L'actionnaire minoritaire Unicopa (36 % du capital), une coopérative bretonne, va très mal. Ses activités sont reprises une à une par d'autres et l'on s'interroge sur l'avenir de sa branche laitière. Les rumeurs les plus folles courent. Car un dépôt de bilan serait dramatique pour les 6 000 livreurs et les 4 000 salariés. Le dossier a été pris en main par le gouvernement afin d'éviter le pire.
Un ultimatum
Dans ce contexte, les éleveurs se sont regroupés en association afin d'acquérir une légitimité pour discuter avec la direction et les actionnaires. Ils envisagent de facturer la différence entre le prix interprofessionnel et celui qu'ils perçoivent, afin d'en faire une dette de la laiterie à leur égard. Pour eux, l'entreprise n'est plus viable en l'état et ils ont posé un ultimatum : au 15 juillet, ils exigent qu'on leur présente des pistes d'avenir. Entremont demande un délai jusqu'à fin octobre, date jusqu'à laquelle le soutien des banques est assuré.
Par ailleurs, l'association veut avancer très vite vers une mutualisation nationale des excédents laitiers, avec une caisse de péréquation. Car aujourd'hui, ils ont le sentiment de payer seuls la chute des prix des produits industriels, ce qu'ils vivent comme une injustice.
PASCALE LE CANN
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